Istanbul, de l’Empire Ottoman à la République

L’EMPIRE OTTOMAN (1453-1923)

La ville a retrouvé le calme trois jours après la conquête d’Istanbul par Mehmed II le conquérant. Des fêtes se sont organisées pour célébrer la conquête. Après les célébrations, Mehmed II a interdit aux soldats de circuler dans les rues de la ville. Istanbul fut très vite maintenue sous contrôle. L'empire annonça aux grecs qu’ils pouvaient pratiquer leur religion et tradition en toute liberté. Mehmed II ordonna aux grecs orthodoxes, d’élire un patriarche à la tête du patriarcat.

La communauté juive qui n’avait créée aucun problème lors de la conquête, avait également le droit de pratiquer sa religion et de préserver ses synagogues. Ainsi que, le rabbin reçu beaucoup de compliments de la part de l’empereur. Un lieu de culte fut fourni à la communauté turco-juive de Karayim, aux alentours du mescid Arpacılar. Plus tard un patriarche fut désigné pour la communauté arménienne et un équilibre fut établi entre les communautés.

Après avoir organisé la ville, Mehmed II commença a réalisé les activités de construction. Il commença par réparer les forteresses endommagées pendant la guerre. Les fossés furent nettoyés et toutes destructions furent réparées. Mehmed II le conquérant acheta la Sainte Sophie qui était dans un état pitoyable, la fit réparer et transformer en mosquée.

Voici quelques structures construites parmi tant d’autre après la conquête d’Istanbul par Mehmet II le conquérant : la mosquée de Şeyh Ebu’l-Vefa située dans le quartier actuel de Vefa, le turbe d'Ebu Eyyub el-Ensari qui est dans le quartier actuel d'Eyüp, Yedikule, utilisé en tant que trésor d’état, la mosquée de Fatih et son complexe construits sur l’une des collines de la ville, le palais de Saray-ı Atik qui avait été édifié aux alentours de la place de Bayezid actuelle mais qui n’existe plus de jours et le palais de Saray-ı Cedid (le palais de Topkapi).

Et encore bien d’autres monuments importants appartenant à cette époque telles que ; la mosquée de Mahmud pacha, la mosquée d’Ahmet Gedik, la mosquée de Nişanca de Karamani Mehmed, la mosquée de Mehmed pacha grec, la mosquée de Has Murad pacha, la mosquée de Ibrahim pacha puis les imarets (soupes populaires) et autres structures construites autour de celles-ci, des installations qui transportaient l’eau provenant des forêts de Belgrade à la ville, de nombreux hôpitaux, des caravansérails et ainsi que le grand bazar.

Après la conquête, de nombreuses zones résidentielles furent fondées pour le développement de la ville. Beaucoup de propriétés inhabitées furent procurées au gens qui avait participé à la conquête et ainsi qu’a tous ceux qui réclamaient une propriété. Les musulmans vivant en Anatolie et Roumélie furent incités à migrer à Istanbul. Des firman dans lesquels on ordonna l’expédition d’un certain nombre de personne à Istanbul, furent envoyés dans ces villes. Des chrétiens et des juifs furent également emmenés puis installés dans certain endroit de la ville.

Les quartiers fondés à cause de ces migrations vont plus tard établir la base de la structure administrative de la ville. En 1459, Istanbul se divisa en quatre unités administratives de particularités démographiques différentes. L’une de ces unités administratives était Suriçi où se trouvait le centre de l’administration, les trois autres étaient Eyüp (y compris Büyükçekmece, Küçükçekmece, Çatalca et Silivri), Galata et Üsküdar, celle-ci étaient appelées « Bilad-i Selase » et étaient situées en dehors des remparts. Après le grand incendie d’Edirne, l’ancienne capitale de l’empire, des gens venus d'un peu partout du pays, ont ranimé la ville. Istanbul est devenue la plus grande ville d’Europe, 50 ans après sa conquête.

16. Istanbul était déjà une grande ville lorsqu’elle a commencé le 16ème. Cependant, « la petite apocalypse » du 14 septembre 1509 a gravement endommagé la ville. Ce tremblement de terre qui dura 45 jours a détruit de nombreux édifices religieux La ville fut plus ou moins refondée en 1510 par le sultan Bayezid II qui recruta 80 mille personnes pour la reconstruction de celle-ci. C’est pour cette raison que beaucoup de monuments qui existent toujours de nos jours, datent de cette époque.

L’Epoque du Sultan Soliman le Magnifique

L’empire ottoman devient une puissance mondiale entre 1520-1566, période à laquelle le sultan Soliman le magnifique était au pouvoir et continue à s’étendre pendant encore un siècle. Pendant cette époque, de nombreuses constructions, dont plusieurs parvinrent à nos jours, furent édifiées. La ville fut restaurée et mieux organisée après le tremblement de terre de 1509. De nouveaux aqueducs, des canaux et des fontaines furent construits pour l'approvisionnement en eau de la ville. Istanbul est devenue une vraie grande ville après l’ajout des médersas, caravansérails, hammams, des jardins impériaux et des ponts. C’est à cette époque que le port de Galata-la Corne d’or est devenu l’un des plus importants.

Les monuments, notamment ceux édifiés par l’architecte Sinan, ont donné une nouvelle apparence à la ville. Les principaux ouvrages tels que la mosquée de Süleymaniye et le complexe, la mosquée de Shezadebaşi et le complexe, la mosquée du Sultan Selim et le complexe, la mosquée de Cihangir, les mosquées d’Edirnekapi et Üsküdar construites au nom de la sultane Mihrimah, le complexe et le hammam de Haseki édifiés au nom de la sultane Hürrem (Roxelane) sont les plus importants de l’époque. Les médersas de Sahn-ı Süleymaniye, fondées à cette époque ont fait d’Istanbul, un centre d'éducation et de sciences.

L’époque du sultan Soliman, fut une époque d’urbanisation organisée pour Istanbul. La construction de demeure aux alentours des remparts fut interdite et ainsi que la migration vers la ville fut bloquée. L’ajout de volet aux fenêtres des maisons fut obligatoire. On devait utiliser des pierres pour toutes les structurations de Galata. Des installations pour assurer l'approvisionnement en eau d’Istanbul ont été réalisées par la contribution des fonds du trésor public. La ville fut décorée par des jardins impériaux de Sarayburnu, Tersane, Iskender Çelebi, Dolmabahçe, Tokat, Sultaniye, Üsküdar, Haydarpaşa, Kandilli et par le bosquet de Büyükdere. Tous les besoins de la ville étaient fournis par l'état ottoman ; Ainsi, des charges supplémentaires furent apportées aux villes de Roumélie et de la Mer Noires et ainsi qu’à l'Egypte. Les premiers cafés furent ouverts à cette époque.

Istanbul commence à grandir et de nouveaux quartiers furent construits. Les quartiers de Kasim Pacha, Piri Pacha, Piyale Pacha et Ayas Pacha furent créés à cette époque. Galata est également très animé à cette période et atteint la grandeur d’une ville à lui tout seul. Des bâtiments d’ambassades furent pour la première fois édifiés pendant ces années.

Beaucoup de grandes catastrophes surgirent également pendant le règne du sultan Soliman. L’épidémie de la peste a longtemps influencé la ville d’Istanbul. L’incendie de 1554 a détruit toute la partie située entre la Sainte Sophie et Tahtakale et celui de 1555 a gravement endommagé Galata. La violente tempête qui frappa la ville en 1554 a créé une multitude de dégâts et beaucoup de victimes se sont noyées dans les rivières en crue. Les pluies intenses de 1563 ont créé beaucoup plus d’endommagement, même que le sultan Soliman a échappé un grand danger alors qu'il était en train de chasser à Yeşilköy.

Epoque des Tulipes

L’époque des Tulipes (1718-1730), est la période du règne du sultan Ahmed III et celle du gouvernement du Grand-Vizir Damat Ibrahim pacha de Nevşehir. Cultiver des tulipes était devenu une mode dans les milieux aisés et ainsi qu'au palais, c’est pour cette raison que cette époque fut appelée « époque des tulipes ».

Beaucoup de reformes et de nouveautés se sont établies dans la ville. Le vizir Damat Ibrahim pacha de Nevşehir modifia l’aménagement du territoire en prenant modèle aux projets qu'il avait apporté de Paris et Vienne. Il entreprit d'abord par aménager les alentours de la Corne d'or et fit construire des parcs près de la rivière de Kağıthane. Le sultan fit construire le kiosque de Sadabad à Kağıthane et de nombreux jardins de tulipes furent aménagés tout autour. Ces jardins créèrent une vogue de culture de tulipes dans les milieux aisés. Plusieurs chalets et jardins furent également construits à Üsküdar, Beylerbeyi, Bebek, Findikli, Alibeyköy, Ortaköy et Topkapi. Les quartiers endommagés par les incendies furent réaménagés.

Les innovations établies à Istanbul ne se limitaient pas seulement à l’aménagement du territoire. Le corps des sapeurs-pompiers fut créé à cette époque ; la toute première imprimerie fut établie également à cette époque par Ibrahim Müteferrika. Une usine de faïence, de tissu et l’usine de papier de Yalova furent ouvert pendant ces années.

L’art et la littérature se ranima pendant l’époque des tulipes. Les poètes et les peintres recevaient de grands compliments de la part du palais. L’architecture turque a créé ses derniers chefs- d’œuvres de l’époque classique, encore à cette époque. La mosquée d’Emetullah Gülnuş Valide, les fontaines édifiées par le sultan Ahmed III devant le palais de Topkapi et a Üsküdar, la bibliothèque du sultan Ahmed III et les complexe religieux de Damat Ibrahim pacha font parmi ces quelques chefs d'œuvres de l’architecture turque. La révolte de Patrona Halil, mit un terme à l’époque des tulipes Les jardins de tulipes, symboles de cette époque et ainsi que beaucoup de palais furent complètement détruits lors de cette révolte.

L’Epoque des Tanzimat

Une nouvelle ère de reforme débuta le 3 novembre 1839 à Istanbul avec la déclaration aux peuples des réformes à venir, dans le jardin de Gülhane du palais de Topkapi. A cette époque où l'occidentalisation s'accéléraient, des reformes se sont établies dans le domaine de l'enseignement, dans l’architecture, le mode de vie et ainsi que dans les établissements industriels. La ville commençait à s’agrandir dans plusieurs domaines. Suriçi s’étendit jusqu'à Bakirköy, Galata jusqu'à Teşvikiye et le Bosphore jusqu'à Sariyer. Le rivage Anatolien s’élargit de Bostanci à Beykoz.

Bien entendu, le réaménagement du territoire s’exécuta en parallèle avec l’agrandissement de la ville. La construction concurrente de palais, kiosques et villas entre les bureaucrates, sultans, riches non-musulmans et ambassadeurs augmentait. Les palais de Dolmabahçe, Çırağan et Beylerbeyi, les palais d'Ihlamur et Küçüksu, les kiosques d’Ayazağa, Alemdağ, Icadiye et Mecidiye furent édifiés à cette époque. Beaucoup de bâtiments publics appelés « mebain-i emriyye » furent structurés à cette période. Parmi ceux ci des bâtiments de poste, des arsenaux, l’armurerie de Maçka, Harbiye Nezareti (ministère de la défense) et les bâtiments de Pangaltı Harbiye furent construits dans divers quartiers.

L’occidentalisation influençait également l’architecture. L’architecture ottomane classique prit la forme du style baroque, rocaille (rococo), néogothique et empire qui sont des styles d’architectures occidentaux. Les mosquées furent également construites selon ces styles.

L’infrastructure et les services publics de la ville connurent un grand développement. Un pont fut construit sur la Corne d’Or et ainsi qu’un tunnel (métro) et la voie ferrée de Roumélie, la société de transport maritime Şirket-i Hayriye fut créée, des municipalités, la première ligne télégraphique, des commissariats de police puis l’hôpital de Vakif Gureba et le tramway à cheval furent fondés dans cette ère de reforme.

L’ouverture de nombreux établissements d'enseignement modernes a développé davantage l’occidentalisation. Parmi ces établissements se trouvent: Darülfünun Faculté des Sciences (actuellement Université d’Istanbul), lycées pour filles et garçons, l’Ecole d’Agriculture, l’Ecole de Télégraphie, Darülmaarif (grande école) Darülmuallimin (école supérieur de professorat), Ecole forestière, Ecole de sage-femme, Mekteb-i Sultani (Lycée de Galatasaray), Ecole d’Industrie et Ecole de Médecine.

Toutes ces reformes ont évidemment changé la vie sociale de ville. Le mode de vie des anglais, français et italiens venus à Istanbul pendant la guerre de Crimée et celui des Levantins demeurant à Galata, avait influencé la population d’Istanbul. Avec ses cafés, meyhane (restaurant bar turc), ses magasins de tabac, ses cabarets et ses salles de théâtre, Beyoğlu était devenu un centre de divertissement. Les filles grecques, arméniennes et juives chantaient et jouaient dans des pièces de théâtres; des représentations de pièces de théâtre s’organisaient non seulement à Beyoğlu mais aussi à Şehzadebaşı et Gedikpaşa. Les habitudes et les goûts de la société, changeaient peu à peu. Les gens aisés de l’époque, les gens du palais mais également les gens de la classe moyenne consommaient des produits de luxe. Les décorations intérieurs changèrent; on commençait a utilisé des objets tels que des tables, des chaises et des fauteuils. Les gens commencèrent à acheter deux types de maison, une pour l'été, plutôt aux alentours de Kadiköy et des Iles aux Princes et l'autre pour l'hiver, du coté de Suriçi et Beyoğlu. Ce qui augmenta la valeur des loyers.

La structure économique d’Istanbul changea également. Les guildes furent fermées et l'état commença à donner des crédits aux marchants pour qu'ils deviennent de grandes sociétés. Des établissements industriels furent établis aux alentours de la Corne d’ Or. Istanbul connut de nombreuses grèves à cette époque.

Galata fut intensifié dans le domaine de la finance. Les banquiers de Galata commencèrent à endetter le palais ou dirigèrent les opérations d’échange des ottomans. Les fonds de l’état avaient tellement augmentés, que la fondation d'une bourse fut nécessaire; la bourse fondée à Galata attira l'attention non seulement des banquiers de Galata mais aussi de la population.

La vie politique était pareillement très active. Les courants occidentaux, Islamiques et turquismes se sont développés, un groupe d’intellectuel du Tanzimat s’est formé; l’art et la littérature s’est ranimées, les journaux tels que takvim-i Vekayi (le Calendrier des Evénements), Ceride-i Havadis (les nouvelles), Basiret (Prévoyance), Vakit (le Temps) Istikbal (le Futur), Sadakat (Loyauté), Sabah (le Matin) hayat (la Vie) et Cihan (l’Univers) furent publiés à cette époque.

Les autres événements de cette époque sont : le premier recensement en 1844, les incendies de Beyoğlu en 1870 et de Kuzguncuk en 1872, le vaccin de la varicelle appliqué pour la première fois en 1845 et l’établissement des impôts fonciers.

Epoque de la Monarchie Constitutionnelle (Meşrutiyet)

Une nouvelle époque débuta à Istanbul, avec le détrônement du Sultan Abdulaziz et la prise du pouvoir par Abdulhamid II. (31 août 1876) Le sultan déclara la monarchie constitutionnelle le 23 décembre 1876. Cependant, la guerre russe-turco (27 avril 1877) qui commença peu de temps après, a semé la panique à Istanbul. Istanbul connut beaucoup d’événements tragiques durant cette guerre. L’expédition de soldats d’Istanbul à l’ouest, les malades et blessés venant du front et les refugiés de Roumélie créèrent beaucoup de problème à la ville. Ces refugiés essayaient de survivre dans la misère, dans les mosquées et médersas et ainsi que dans des casernes en bois et en étain. C'est pour ces raisons que cette guerre fut dénommée «les 93 catastrophes de la guerre». Le sultan Abdülhamid dissolut le parlement le 13 février 1878. Le 3 mars 1878, l’armée russe a avancé jusqu'à Yeşilköy (Ayastefanos) . Sur ce, le traité de paix Ayastefanos fut signé entre la Russie et une longue période de paix commença ainsi avec ce pays.

Les Duyun-u Umumiye furent établis pour les dettes non payées des ottomans. Malgré l’appropriation des taxes de l’état, l’aménagement du territoire fut important. Parmi ceci on peut compter ; la restauration des lieux brulés par les incendies, l’installation d’eau Terkos, les installations d’eaux Hamidiye, l’élargissemnent de l'installation du gaz naturel.

Istanbul a également vécu un grand tremblement de terre, à cette époque. Ce tremblement de terre appelé « le tremblement de terre 310 » a causé beaucoup de dégâts dans la ville notamment à Suriçi. Mais la ville fut restaurée très rapidement. Les autres événements importants de cette époque sont: les troubles de 1895 et 1896 et ainsi que les tentatives d’assassinats de 1905 et 1906. La première tentative échouée fut contre le sultan tandis que la deuxième tentative contre Şehremini Ridvan pacha fut meurtrière. On peut citer parmi les autres événements importants les visites officielles. Parmi ceux-ci on peut citer la visite du shah d’Iran Nasreddin et son fils, celle de l’ancien ministre des USA le General Grant et ainsi que la visite de l’empereur Allemand Wilhelm II. Il faut également ajouter que la célèbre fontaine allemande fut construite en l’honneur de la visite de Wilhelm II.

Le sultan Abdulhamid II a ouvert beaucoup d’écoles. Parmi celles-ci il y a, les écoles de sciences politiques, de droit, des beaux-arts, de médecine, d’éducation, de finance, pharmacie, de commerce, d’agriculture, de vétérinaire, forestières et de métallurgie, militaires et industrielles, pour aveugles et muets, des écoles industrielles pour filles et garçons, les universités, lycées et collèges. Les écoles privées telles que Darülfeyz Burhan-i Terakki, Numune-i Irfan avaient atteint le nombre de 30 en 1900.

Par ailleurs les établissements tels que Müze-i Humayun (actuellement le musée archéologique), la bibliothèque publique de Bayezid, la bibliothèque et archives de Yildiz, Hazine-i Evrak (archive présidentiel), furent fondés également à cette époque. L’école de médecine de haydarpaşa, l’hôpital de Şişli Etfal et Darülaceze furent établis durant cette période. Abdulhamid II n’appréciait pas qu’on le prenne en photo, alors il fit préparer l'album photo de l'empire et d’Istanbul.

Abdulhamid déclara la seconde constitution le 24 juillet 1908. Après l’événement du 31 mars il fut détrôné et envoyé en exile. Le sultan Mehmed Reşad V prit sa place (27 avril 1909). L’époque qui suit celle-ci est passée entre les guerres et le chaos, jusqu'à la déclaration de la république. Les istanbuliotes allaient dorénavant assistés à des scènes répugnantes de gens pendus dans les places publiques.

Le 19 janvier 1910 le palais de Çırağan a brulé. Ce qui fut le premier d’une série de mauvais événements. Le 9 juin 1910 le journaliste Ahmed Samim Bey est assassiné. Le 6 février 1911 Babiali est incendié. La guerre des Balkans commence le 18 octobre 1912. Istanbul vit encore les mêmes grandes catastrophes qu’elle avait vécu lors des « 93 catastrophes de guerre ». Le 23 janvier 1913 il y a eu l’irruption de Babiali. Le gouvernement de Kamil pacha a dû démissionner de force. Le 11 juin 1913 le vizir Mahmut Şevket pacha est assassiné. La corruption et les vols commençaient à devenir ordinaires et tout cela détruisait peu à peu la structure de l’état. La corruption allait jusqu'à dix mille pièces en or. Le sultan Mehmed Reşad V n’a pas vraiment pu intervenir à tout ce qui ce passait autour de lui. Le vrai gouverneur était le parti de « Ittihat ve Terakki » (parti de l’union et du progrès).

Le 14 novembre 1914, début de la 1ère guerre mondiale. Même si les autorités ont fait leur possible pour combattre contre la famine et la misère provoquées par la guerre, rien n’a pu empêcher le marché au noir. Une classe de gens riches de guerre qui dépensaient leurs argents dans les musiques halls, les cabarets de Beyoğlu et les restaurants s'est formée. La famine et la misère, les quartiers détruits et les splendides demeures de riches, les mendiants et les chanteurs de cabaret, l'argent dépensé pour les artistes étrangers… tout ça était le tableau typique et triste de cette période.

L’Occupation des Alliés et l’Armistice

Bien que pendant la 1ère guerre mondiale, l'empire ottoman ait gagné de nombreuses victoires au front, il a perdu la guerre à cause de ces alliés. Après la signature de l’armistice de Moudros, les 55 bateaux ennemis furent ancrés au large de Haydarpaşa le 13 novembre 1918 et c'est ainsi que l'occupation d’Istanbul débuta. Jusqu'à ce que la décision soit prise dans la conférence de Londres, la ville n’allait pas être occupée.

Le parlement (Meclis-i Mebusan) qui fut dissolut en 1918 par le sultan, s’est rassemblé le 12 janvier 1920 et a accepté le Pacte National (Misak-i Milli). Le 4 mars 1920 l'occupation d'Istanbul devait se réaliser, telle était la décision prise dans la conférence de Londres. 14 mars, occupation du bâtiment de télégraphe. Le 15 mars, l'occupation de la ville débuta. Les points importants de la ville commencèrent à se tenir sous contrôle. Tôt le matin, les troupes anglaises attaquèrent le quartier général de Şehzadebaşı et tirèrent sur les soldats. En après midi la ville était complètement occupée. Les troupes anglaises attaquèrent le parlement en fin d'après midi. Cependant, le parlement a pu survivre jusqu'a sa dissolution le 11 avril et plus de 150 bureaucrates furent exilés à Malte.

Pendant les années d’occupation et d’armistice, Istanbul a vécu des moments dont elle n’avait jamais vécu auparavant, telles les grandes démonstrations. Le 19 mai 1919, la démonstration de Fatih fut organisée pour la première fois par des femmes. Plus de 50 mille personnes avaient participé à cette démonstration. Une démonstration de 150 mille personnes fut organisée sur la place de Sultanahmed après la réouverture du parlement. Entre le 10 avril et le 29 juillet 1922 les étudiants et professeur de Darülfünun (Faculté des sciences) boycottèrent les cours.

Des organismes secrets firent leurs apparitions pendant cette époque pour l’indépendance. L’association de Karakol, le groupe mim et la Défense Nationale (Müdafa-i Milliye) font parmi les organismes secrets fondés à Istanbul à cette période. Leurs missions étaient d’organiser des démonstrations, fournir des armes et des soldats au mouvement d’indépendance qui commença en Anatolie.

Pendant ces années, Istanbul était composée d’une population dynamique. Les gens quittèrent la ville pour aller s'installer en Anatolie et d'autre part beaucoup de gens venaient se refugier à Istanbul. Les plus de 200 mille refugies russes rescapés de la révolution bolcheviques ont beaucoup influencés Istanbul et la population.

Les vêtements des femmes russes étaient beaucoup appréciés par les femmes Istanbuliotes. C’est à cette époque que les habitants d’Istanbul ont commencé à aller à la plage et à nager, en prenant exemple les russes. La vie nocturne d’Istanbul s’est ranimée malgré l’occupation. Les gens faisaient ravage dans les concerts de café, les théâtres et cinémas. Les bars, les pâtisseries, les meyhane et les magasins de friandises étaient les endroits les plus fréquentés de l’époque. Tout cela a apporté un effondrement moral. La prostitution de ces femmes russes s’est rependue dans les lieux de divertissement.

Les mouvements d'ouvriers et les activités des socialistes ont augmenté. Beaucoup d’organisation de socialiste et d’ouvrier se sont fondée à cette époque. Les grèves et autres mouvements ouvrières se sont formés. Le 1er mai a été fêté pour la première fois a cette époque.

Le 9 octobre 1920, les soldats turcs sont entrés à Izmir. Cet événement a commencé la libération d'Istanbul. Après la signature de l’armistice de Mudanya, les forces occupatrices ont petit à petit évacuées la Thrace. L’assemblée nationale (TBMM) d’Ankara, a décidé d’abolir le sultanat le 1 novembre 1922. Ainsi, Istanbul, bien qu’elle ait gardé la particularité d’être la capitale juridique, elle n’était plus capitale du pays. Le dernier sultan ottoman, Vahideddin, a quitté Istanbul le 16 novembre 1922. Le 4 novembre 1923, les forces occupatrices ont totalement été exclu du pays. Ainsi, l'occupation des européens après l’occupation des latins fut terminée.

LES SULTANS OTTOMANS

Osman Gazi 1299-1326

Sultan Orhan Gazi 1326-1359

Sultan Murad Hüdavendigar 1359-1389

Sultan Bayezid 1er 1389-1403

Sultan Çelebi Mehmed 1413-1421

Sultan Murad II 1421-1451

Mehmed II le Conquérant 1451-1481

Sultan Bayezid II 1481-1512

Sultan Selim 1er 1512-1520

Sultan Soliman le Magnifique 1520-1566

Sultan Selim II 1566-1574