« Montijo, plus belle que sage,
De l'empereur comble les vœux :
Ce soir s'il trouve un pucelage,
C'est que la belle en avait deux..»
Victor Hugo
Tombe de Sultan Abdulaziz - Istanbul
Palais de Dolmabahcé - Istanbul
Abdulaziz dépensait des fortunes pour son armée, sa marine et sa cour, qui comprenait plus de 5 500 personnes. Son harem…où la mère du sultan détenait tous les pouvoirs…contenait un nombre infini de femmes cultivées et merveilleusement vêtues. Quant à ses écuries, elles renfermaient 600 chevaux, sans compter les 200 chevaux d’attelage.
Comment se passa le premier contact entre l’impératrice et le sultan ? Mal, si on en croit certain témoins. Abdulaziz aurait, lors de la réception donnée en son honneur, refusé son bras à Eugénie, sous prétexte qu’en Turquie une femme ne touche pas un homme en public.
Lors de son voyage en Europe…Paris, Londres, Vienne, il ne manqua pas d’acheter des tableaux rares et précieux. Il peignait lui-même fort bien et composait avec talent de la musique Turque. De stature imposante…., il s’adonnait à la lutte et appréciait les cadeaux originaux comme des poules blanches à têtes noires, des perroquets ou des animaux sauvages.
Le sultan Abdulaziz vivait dans le monumental palais de Dolmabahcé, érigé sur la rive européenne du Bosphore. Ce palais, extraordinaire de magnificence, était le reflet du goût des sultans ottomans qui avaient toujours apprécié le luxe et la beauté.
En 1867, l’Exposition universelle ouvrit ses portes à Paris le 1er mai. Elle eut un immense succès et attira de nombreux visiteurs dont les plus prestigieux…le Tsar Alexandre II de Russie, le roi Louis Ier de Bavière, l’Empereur François-Joseph Ier d’Autriche et le sultan Ottoman Abdulaziz….le sultan né en 1830, était le fils de Mahmoud II (1785-1839) et le frère de Abdulmecit Ier (1823-1861) auquel il avait succédé. De caractère altier, d’allure hautaine et fière, extravagant et fantasque, le sultan aimait le luxe et les arts.
Charitable et bonne l’impératrice fut tout de suite populaire. Par contre, son mariage ne fut pas une réussite. L’ Empereur retourna vite à ses amours faciles et Eugénie en souffrit, bien que seule l’ambition lui eut fait accepter cette union. Quelques mois après ses noces, elle eut un espoir de maternité déçu et c’est seulement en 1856 que naquit Eugène Louis napoléon, prince impérial, qui périra à l’âge de vingt trois ans sous les sagaies des Zoulous en Afrique du Sud.
Mais Eugénia ne l’entendait pas ainsi et fit très vite comprendre au prince qu’elle ne lui accorderait ses faveurs que la bague au doigt. Le 30 janvier 1853 à… Notre Dame de Paris, Louis Napoléon (devenu Empereur des Français en 1852 sous le nom de Napoléon III ) conduisait à l’autel Eugénie de Montijo, comtesse de Téba, vêtue d’une robe de soie blanche recouverte de dentelle sur laquelle étincelait une ceinture de diamants et parée d’un long voile au point d’Angleterre…retenu par un diadème également de diamants…orné de fleurs d’oranger.
Abdulaziz (°1830 +1876)...Fut ...le 32è Sultan de l'Empire Ottoman de 1861 à 1876.
C’est à Paris, dans les salons de la princesse Mathilde, fille de Jérôme Bonaparte, qu’Eugénia fit la connaissance en 1849 de celui qui n’était encore que le prince président Louis Napoléon. Le prince qui ne comptait plus ses conquêtes….était un homme intelligent et profondément humain sous des dehors fuyants et apathiques. Il fut immédiatement subjugué par le visage aux traits réguliers, les yeux bleus et les cheveux blonds aux reflets roux de la belle Espagnole au caractère impétueux et fantasque et n’eut bientôt plus qu’un désir….en faire une conquête de plus.
Cette attitude semble curieuse, un hôte étranger…même un souverain…devant se plier aux usages du pays visité sous peine d’être mal jugé. Le sultan était loin du palais de Dolmabahcé où, en sa présence, tous devaient avoir une attitude d’humilité, lui baiser la main et faire semblant de lui embrasser les pieds. Mais, selon d’autres témoins, Abdulaziz aurait été très impressionné par le charme d’Eugénie, qui d’ailleurs aurait tout fait pour le séduire.
En 1867, l’impératrice était dans tout l’éclat de sa beauté et la plus élégante des souveraines d’Europe, son couturier Charles Worth sachant mettre en valeur la grâce altière de son impériale cliente. Jeune fille, Eugénie, sans jamais rien accorder, aimait plaire et provoquer, ce qui déconcerta ses prétendants, à commencer par Napoléon. Mariée, elle continua ce jeu qui lui valut de nombreux admirateurs. Le sultan Abdulaziz fut-il du nombre ?
* (Sources....Marig Ohanian)
http://lesapn.forumactif.fr/t8588-l-imperatrice-eugenie-et-le-sultan-un-amour-secret
L'Impératrice Eugénie et le sultan Abdulaziz,
un Amour secret ? *
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